Les défis de la mise en place d’un projet EI&A

17 septembre 2025

Equipe d'ingénieurs collaborant autour de plans techniques

Tout ne se joue pas sur la technologie. Les échecs de projets EI&A ne tiennent pas à une seule cause mystérieuse, mais à une mécanique bien huilée de malentendus, d’ajustements imprévus et de résistances parfois têtues. Derrière les retards et les dérapages budgétaires, une même toile de fond : les attentes changent, les silos résistent, et les méthodes agiles ne font pas toujours le printemps. Pendant ce temps, les équipes s’efforcent de faire tenir le cap, entre outils dernier cri et inerties bien ancrées.

La réussite, elle, tient souvent à la capacité d’anticiper et d’amortir ces secousses. Structurer les échanges, sécuriser les ressources, garder tout le monde à bord : voilà le vrai défi, loin des slogans.

Comprendre les enjeux spécifiques d’un projet EI&A

L’intelligence artificielle remet en question beaucoup de repères dans la gestion de projet. Son socle repose sur l’exploitation de la donnée et des techniques d’apprentissage automatique : réseaux de neurones, automatisation, assistants virtuels, recommandations personnalisées. Mais la mutation dépasse la technique. L’essentiel passe par l’alignement entre objectifs du projet, compétences disponibles et maîtrise du temps.

Lors de la mise en place d’un projet EI&A, chaque structure fait face à des exigences concrètes : souveraineté des données, respect de la vie privée et attentes de sécurité. Le puzzle réglementaire (RGPD, normes particulières) ajoute une couche de complexité, surtout lorsque le cloud intervient. Décider des règles sur l’éthique et organiser la gouvernance des données impliquent alors d’assumer chaque choix : transparence, responsabilité, contrôle des algorithmes. L’improvisation n’a pas sa place, tant chaque orientation influe sur la suite du projet.

Mais c’est le facteur humain qui pèse le plus. Pour espérer aboutir, il faut que la qualité des données, la robustesse de l’infrastructure et la disponibilité des savoir-faire jouent de concert. Les équipes s’élargissent : data scientists, ingénieurs cloud, juristes, spécialistes cybersécurité… Le risque change alors de nature. Une faille, un algorithme mal calibré, et c’est la crédibilité ou la sécurité qui vacille. L’impact, lui, ne tarde jamais à se faire sentir, opérationnellement comme sur l’image.

Quels obstacles rencontrent le plus souvent les équipes projet ?

Les projets EI&A, dès le départ, s’attaquent à un terrain accidenté. Premier contrecoup : la pénurie de talents. Trouver des profils à la fois experts des données et connaisseurs des processus métier s’avère souvent ardu, et la pression monte rapidement sur les ressources humaines.

Autre source d’inquiétude : la qualité et la confidentialité des données. Jeux de données compliqués, exigences de souveraineté, cadre réglementaire strict… À chaque avancée, compromis obligatoires. Les biais, parfois insoupçonnés, s’insinuent dans les modèles : difficile alors de maintenir la transparence et la fiabilité. Par exemple, un projet voulant automatiser le classement de documents peut, faute de vérification préalable, reproduire sans le vouloir des discriminations.

L’absence de ligne directrice claire, ou une gestion du projet trop superficielle, crée d’autres tensions. Entre ROI flou, priorités dispersées et habitudes tenaces, la défiance s’installe facilement. En plus, jongler avec l’intégration dans les anciens systèmes ou sous-estimer la complexité technique met vite à mal la trajectoire.

Voici les principaux obstacles identifiés par les équipes projet EI&A :

  • Biais dans les données et manque de lisibilité des algorithmes
  • Pénurie de profils spécialisés et rotation élevée de ces compétences
  • Défaillances en gouvernance et difficulté à démontrer la rentabilité
  • Contraintes réglementaires et renforcement des exigences de sécurité

C’est cette accumulation de défis qui fait trébucher de nombreuses initiatives avant même d’atteindre la phase industrielle.

Des solutions concrètes pour dépasser les difficultés courantes

Prenons de la hauteur. Ce sont les approches robustes mais adaptables qui font avancer. Beaucoup misent aujourd’hui sur une combinaison de méthodes éprouvées. Priorité à la montée en puissance des équipes grâce à la formation continue : renforcer les acquis, prévenir les biais, accompagner les changements de pratiques. Les programmes NUMERIA mis en place au CRIM, par exemple, témoignent d’une volonté de croiser accompagnement de terrain, valorisation des données et évolutions pédagogiques, toujours en collant à la réalité propre à chaque équipe.

L’audit, qu’il concerne la sécurité ou la conformité, s’impose comme passage obligé. Prendre la peine de cartographier les failles, anticiper les risques, corriger en amont. Donner toute leur place aux questions d’éthique et de gouvernance, souvent reportées, permet de construire un projet résilient dès le départ.

Renforcer l’interne par l’apport de consultants extérieurs, s’allier à des universités, mettre en place des programmes de mentorat : autant de moyens de diversifier les expertises, de sortir de la dépendance à quelques profils rares et de se préparer à de nouveaux besoins. Plusieurs structures s’accordent à dire que ces partenariats font rapidement la différence.

Voici les principales solutions retenues sur le terrain :

  • Audit des biais et travaux de transparence sur les algorithmes
  • Accompagnement opérationnel des équipes et formation dédiée
  • Partenariats spécialisés pour dépasser la pénurie de compétences

Ces leviers ne s’ajoutent pas au projet : ils constituent le socle qui le porte du premier jour à la livraison.

Jeune professionnel observant un chantier industriel au coucher du soleil

Partage d’expériences : vos conseils et retours sont précieux

L’expérience du terrain ne ment pas. Que l’on soit débutant ou chevronné, chaque membre d’une équipe EI&A connaît son lot de surprises, d’obstacles imprévus et de doutes à lever au fil des jours. Pour certains, le mentorat change la donne : “Partager avec une personne ayant déjà franchi ces étapes, ça fait toute la différence”. L’échange d’idées, le croisement des points de vue, data scientists, opérationnels, experts métiers, révèle autant de tensions que de raccourcis pour accélérer la dynamique collective.

Aller au-delà de la théorie, c’est aussi confronter ses pratiques. Certaines équipes mettent en avant les effets positifs d’une collaboration active avec les écoles ou universités : nouvelles compétences, vivier de recrutement plus large. D’autres préfèrent s’appuyer sur des rituels collectifs réguliers pour maintenir la clarté, restaurer la confiance et réduire le flou sur les attentes.

Voici quelques pratiques qui ont fait la différence pour de nombreux projets :

  • Miser sur l’écoute active et la transparence dès la phase de définition
  • Faire intervenir des profils extérieurs avant l’arrivée des difficultés
  • Intégrer systématiquement le retour d’expérience pour améliorer les cycles suivants

Mentorat, co-construction de solutions, ouverture à d’autres partenaires : autant de ressorts pour renforcer la cohésion interne et briser l’isolement. Tous les retours le confirment : la réussite d’un projet EI&A repose avant tout sur la façon de rassembler les énergies, d’installer la confiance, et de donner du sens à chaque étape franchie. La technologie se renouvelle sans cesse, mais c’est la mobilisation humaine qui fait la différence. Fédérer, c’est ouvrir la voie vers demain.

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